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Au Liban, le secteur médical et les secouristes victimes des frappes israéliennes meurtrières

Premier représentant de haut niveau de l’Organisation des Nations unies (ONU) à se rendre à Beyrouth depuis le début de l’offensive lancée par l’armée israélienne au Liban le 23 septembre, Filippo Grandi, à la tête du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), s’est alarmé, dimanche 6 octobre, de « nombreux cas de violations du droit humanitaire international dans la manière dont les frappes aériennes [israéliennes] sont menées, détruisant ou endommageant des infrastructures civiles, affectant les opérations humanitaires ».
Ses collègues de l’Organisation mondiale de la santé, a-t-il ajouté, l’ont informé de « violations flagrantes du droit humanitaire international concernant des infrastructures de santé dans divers endroits au Liban ». Le coordinateur des opérations humanitaires pour le Liban de l’ONU, Imran Riza, déplore une « hausse alarmante des attaques contre les services de santé ».
Depuis le début d’octobre, une série de bombardements israéliens ont visé des secouristes du Comité islamique de la santé, affilié au Hezbollah, à Beyrouth, dans la banlieue sud ou dans le sud du pays. Pour la seule journée du 4 octobre, le comité a annoncé la mort de onze de ses secouristes. Sept d’entre eux ont été tués dans une frappe survenue aux portes de l’hôpital public de Marjayoun, qui a été endommagé et a fermé ses portes, alors qu’il n’avait jamais cessé d’opérer durant la guerre de 2006.
Le docteur Mounir Kalakesh, directeur de l’hôpital, a affirmé à l’agence Associated Press qu’il n’y avait eu aucune notification d’évacuation préalable. Il a fait état « de la peur et de la panique » parmi son équipe, dont une partie ne se rendait plus au service avant la frappe, en raison de l’intensité des bombardements sur le sud du Liban. Son hôpital est soutenu depuis des mois par le Comité international de la Croix-Rouge. Sa proximité avec la frontière, où se déroulent des combats au sol entre le Hezbollah et l’armée israélienne depuis que celle-ci a annoncé, le 30 septembre, lancer une « incursion » au Liban, en fait un centre médical névralgique.
Deux autres hôpitaux publics, situés tout au sud du Liban, ceux de Bint Jbeil et de Meiss El-Jabal, ont également fermé leurs portes vendredi 4 octobre, en raison des frappes israéliennes pour le premier et faute d’approvisionnement en matériel médical pour le second.
Parmi les autres incidents, quatre secouristes de la Croix-Rouge libanaise ont été légèrement blessés, jeudi 3 octobre, alors qu’ils évacuaient des patients dans le sud du pays, sous escorte de l’armée libanaise dont un soldat a été tué. Selon Ayad Monzer, porte-parole de l’organisation, le convoi n’a « pas été attaqué. Un missile a explosé à proximité ». L’évacuation était, comme toutes ces opérations, coordonnée avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui joue un rôle de « déconfliction » en informant les parties libanaise et israélienne de ce type de mouvements.
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